Oktavius Ier le Bileux Affecté dès son plus jeune âge par une maladie hépato-biliaire inguérissable en ce temps là, le nouveau Roy affichait un ton jaunâtre, voire cireux, ce qui lui valut évidement son surnom pour la postérité.
Le premier geste du nouveau souverain,, à la mort de sa mère, la reine Helena II, fut de rendre leur liberté aux citoyens qui avaient été écroués de force par le régime quelque peu autoritaire préconisé auparavant.
Le Roy Oktavius fut de ce fait ovationné par la population toute entière qui lui rendit hommage de belle façon durant tout un mois complet en organisant à travers le pays des fêtes somptueuses et interminables.
Ce mouvement de réconcilaition nationale fut accueilli à bras ouverts par le souverain qui était affable et doux. On a même prétendu que le Roy se mélait très volontiers de façon discrète à la foule lors des libations qui suivaient invariablement le début d'une réjouissane populaire dans n'importe quel endroit du royaume.
Féru d'art et de poésie, pratiquant lui-même l'écriture et la scène à ses moments libres, le monarque fit créer l'Académie royale des Beaux Arts de Ruthvénie et il s'institua protecteur et mécène des artistes de tout crin.
C'est également sous son règne que la Ruthvénie fit un énorme pas en avant dans le domaine de la diplomatie. Auparavant, la ligne de conduite ruthvène en la matière était de frapper d'abord l'ennemi et le réduire en poussière avant de songer s'asseoir à la table des négociations. Attitude qui était totalement dans les moeurs du temps, il faut la dire.
Oktavius Ier fit tant pour se rendre agréable qu'il fut bientôt respecté par l'ensemble de ses sujets comme s'il était véritablement le père de la Nation.
Un tristement célèbre attentat pâtissier perpétré par un de ses rares opposants, le moine Tourtel (déprimé chronique abstinent et mauvais poête qui en avait conçu une énorme jalousie), mit fin prématurément à la période de paix et de prospérité inouie qu'avait connu le royaume.